Sites miniers majeurs de Wallonie

Au patrimoine mondial depuis 2012. Les quatre sites de ce bien s’étendent sur une bande de 170 km de long et de 3 à 15 km de large, qui traverse la Belgique d’ouest en est. Il s’agit des sites les mieux conservés de l’exploitation charbonnière qui s’est étalée du début du XIXe siècle à la seconde moitié du XXe siècle : Grand-Hornu, Bois-du-Luc, Bois du Cazier et Blegny-Mine.

Chaque site reflète une période de l’histoire du charbon depuis l’avènement de la révolution industrielle sur le continent européen au début du 19ème siècle jusqu’à la disparition durant la deuxième moitié du 20e siècle. En plus d’un récit chronologique, ils offrent aussi un témoignage thématique dans quatre domaines : l’architecture, la vie sociale, la mémoire et du savoir-faire.

Grand-Hornu

Le Grand-Hornu est le plus ancien des quatre sites. Il doit son développement à Henri De Gorge qui a commencé l’exploitation du charbon à Hornu en 1810.

Pour améliorer le drainage, il a introduit des techniques qui venaient d’être mises au point en Angleterre. Pour répondre aux besoins de ses travailleurs et de veiller à leur loyauté, il a décidé de leur construire une ville avec tout le confort requis à l’époque. Il a donc fait appel à l’architecte Bruno Renard qui a signé une cité ouvrière néo-classique, inspirée par l’œuvre de l’architecte français Ledoux, qui a conçu la Saline Royale d’Arc-et-Senan. La ville se composait d’environ 400 habitations et divers équipements sociaux: une salle de banquet, des écoles, des commerces et un parc. L’intention était de mettre à disposition des mineurs des maisons propres et bien équipées. Au décès de Henri De Gorge, la ville était terminée. Ses héritiers ont poursuivi l’exploitation.

Site web du Grand-Hornu

Bois-du-Luc

L’exploitation de la mine de charbon à Bois-du-Luc remonte à bien longtemps.

En 1685 est née l’Association du Grand Canal et des Mines de charbon de Houdeng qui s’est matérialisée dans un projet des mineurs et des citoyens. La société a étendu ses activités et s’est développée en utilisant les techniques les plus modernes pour l’époque. En 1846, la société a ouvert le site de la mine Saint-Emmanuel. L’opération était prometteuse, et elle a décidé, à l’instar du Grand-Hornu, de construire des logements pour ses ouvriers. La proximité permettait un meilleur contrôle des travailleurs et de les mettre à l’abri des tentations de la ville. Pour maximiser l’espace, la nouvelle « ville » a pris la forme d’un carré tel qu’il existe toujours aujourd’hui. Ici aussi, il s’agit de fournir le confort et la sécurité. C’est un vrai village, qui se construit peu à peu jusqu’au début du 20e siècle. Avec des maisons, mais aussi les écoles, une église, une salle des fêtes, l’hôpital, une maison de repos, la pharmacie, un parc, une épicerie et des fanfares.

Site web du site minier du Bois-du-Luc

Bois du Cazier

Dans la région de Charleroi, l’exploitation de la mine de Bois du Cazier commence au 19ème siècle et prospère au 20ème siècle.

Le 8 août 1956 à 08:10, la mine de Bois du Cazier entre dans l’histoire et acquière une triste renommée internationale. Ce matin-là, une erreur humaine, combinée à un problème technique, provoque un incendie où la fumée tue 262 mineurs coincés sous terre. Les mineurs étaient de 12 nationalités différentes. Via la radio, mais aussi la télévision naissante, la catastrophe est largement diffusée par les médias. Durant un mois toute l’Europe a vécu les efforts des travailleurs et les souffrances des familles touchées. Cet événement tragique a attiré l’attention sur la population immigrée et ses conditions de vie souvent difficiles. À la suite de la catastrophe, la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) a adopté de nouvelles règles entre autres l’interdiction faites aux enfants de moins de 14 ans de travailler dans les mines et l’installation obligatoire d’équipement de ventilation dans les mines.

Site web du Bois du Cazier

Blegny-Mine

Le quatrième site est situé dans le bassin liégeois. La mine de Blegny a prospéré au cours du 19ème siècle.

La fosse de la mine « Marie » a seulement été fermée en 1980. Mais avant la fermeture définitive, la province de Liège a décidé de mettre sur pied une exposition consacrée à la mine et son fonctionnement. C’est la seule mine qui n’a pas été détruite. Elle constitue un excellent exemple d’une mine de charbon de la seconde moitié du 20e siècle, entièrement axée sur la production. Le puits de mine est toujours équipé d’un câble sur poulie (Kabelrad) et une tour d’extraction en béton armé. Contrôlé depuis la salle des machines, les ascenseurs font pénétrer les visiteurs, accompagnés de mineurs anciens, dans le sous-sol. Outre les histoires locales des guides, les visiteurs explorent le monde souterrain de la mine et les différents instruments utilisés par les mineurs. L’emplacement de déchargement des wagonnets, le centre de tri, le terril aves les résidus miniers, ainsi que les différents compresseurs, sont les éléments importants de ce site.

Site de Blegny-Mine

À l’heure actuelle, les quatre sites ont réussi leur transition vers la sphère culturelle: le Musée d’Art Contemporain à Grand Hornu, l’Eco-musée et le musée de la mine de Bois-du-Luc, les musées de l’industrie du verre et le mémorial de la catastrophe du Bois- du-Cazier, le musée minier et une visite des locaux de la Mine de Blegny.

Liens

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Blegny-Mine
Le Bois du Cazier
Site minier du Bois-du-Luc
Grand-Hornu