La Grand Place de Bruxelles

La Grand-Place est un véritable joyau de l’architecture occidentale et l’une des plus belles places du monde. Il n’est donc pas surprenant que la Grand-Place figure au premier rang des sites que la Belgique ait proposé à l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial.

Les premières mentions de la Grand Place datent du 12ème siècle à Bruxelles. Grâce à son architecture et à la suite d’événements historiques successifs ce lieu est absolument unique. Les grands bâtiments d’architecture publique ou privée témoignent de l’histoire culturelle européenne: le siècle bourguignon au gothique flamboyant (15ème siècle), le début du 18ème siècle, avec les formes baroques et préclassiques, et enfin le 19ème siècle avec le développement de l’historicisme

Parce que la Grand-Place est située sur la rive droite de la Senne, non loin de l’ancienne route commerciale Bruges-Cologne, elle a rapidement grandi pour devenir la principale plaque tournante de la ville, et a atteint son apogée de prospérité. Le marché médiéval, qui était déjà pavé de pierres, constitue l’aboutissement de sept rues. Entouré par des salles et des maisons en bois, le marché ne prend sa forme définitive qu’après le terrible bombardement en 1695 qui détruisit le marché.

La Grand Place doit sa richesse à la fois à la nature luxuriante de l’architecture, où les éléments dorés et sculptés dominent, et la relation extraordinaire entre les bâtiments, en dépit de leur diversité stylistique. L’ensemble est impressionnant en raison des différentes périodes historiques reflétées. Elle est en grande partie redevable aux règlements que les Magistrats de la Ville ont imposés en 1697 aux Guildes et aux constructeurs. Ces règlements sont entrés en vigueur lors de la campagne de reconstruction, lancée après le bombardement. Malgré les dégâts considérables qu’a subi Bruxelles, la ville a été assez rapidement restaurée. La reconstruction est restée fidèle à l’idée de ce que le marché était avant le bombardement. Il est le symbole de la puissance et de la fierté de la bourgeoisie de Bruxelles qui a choisi de restaurer la ville à son ancienne gloire plutôt que de la reconstruire dans un style moderne, ce qui a souvent été le cas dans d’autres endroits. Le style baroque qui symbolise les signes extérieurs du centre commercial, domine les façades avec ici et là quelques écarts dans la décoration. Un constat intéressant c’est qu’aucune église ou autre lieu de culte ne figure sur le marché, ce qui indique bien les natures commerciales et administratives dominantes.

La pièce maîtresse de la Grand-Place est sans aucun doute l’Hôtel de ville qui occupe massivement le côté sud du marché. C’est un complexe de bâtiments formé autour d’une cour. Le beffroi de l’hôtel de ville est couronné d’une tour en forme de flèche pyramidale, couronnée par l’image de l’archange Michel. L’Hôtel de ville a été construit entre 1401 et 1454 et a été en grande partie restauré au 19ème siècle. Il a conservé sa fonction jusqu’à aujourd’hui et constitue un excellent exemple du style gothique flamboyant qui a prévalu à cette époque.

Située juste en face, la Maison du Roi avec une façade d’arcades, un toit à deux versants et une tour centrale avec une lanterne. Elle a été construite autour de 1512 par ordre de Charles V et reconstruite dans le style néo-gothique en 1875. Ce bâtiment abrite aujourd’hui le musée de la ville et donne un aperçu de l’histoire de Bruxelles.

Les maisons des Guildes qui ornent le reste de la Grand Place datent de la fin du 17ème siècle. Elles symbolisent le pouvoir des commerçants qui étaient membres du conseil municipal et qui voulaient embellir le paysage urbain. Chaque maison a un nom et est décorée avec des attributs spécifiques en or qui illustraient les métiers des habitants : la corne, le cygne, le cerf, la maison des tailleurs etc. Les maisons sont divisées en trois groupes en fonction de la position et de la décoration des façades. Aujourd’hui, les maisons sont gérées par des restaurateurs ou des cafetiers.

Afin de préserver l’intégrité du marché, des campagnes de restauration sont régulièrement entreprises par la Ville et par la direction des Monuments et Sites de la Région de Bruxelles-Capitale. Depuis l’inscription sur la Liste du Patrimoine Mondial des études morphologiques de chaque maison ont été effectuées et des mesures de protection supplémentaires ont été prises pour assurer la préservation des anciennes structures et intérieurs. La taille du marché est limitée par définition. Par conséquent, la proximité immédiate de la Grand-Place qui fait également partie du centre-ville – aussi appelé «Ilot Sacré» est désignée comme zone tampon. Cette zone dispose de règles très précises sur la gestion et la conservation. Plusieurs bâtiments de grand intérêt patrimonial sont situés dans cette zone et font l’objet d’une protection légale. Citons la Bourse, les Galeries Royales Saint-Hubert, la Galerie Bortier, le Parlement de Bruxelles et l’Eglise Saint-Nicolas. Depuis l’inscription sur la liste du Patrimoine Mondial, ce ne sont pas moins de 150 bâtiments dans la zone qui ont été reconnus comme monuments protégés.