Les mines néolithiques de Spiennes sont un exemple de l’ingéniosité technologique de l’homme préhistorique dans l’acquisition des silex néolithiques. Elles se situent sur deux plateaux crayeux couvrant une superficie d’environ 100 hectares, au sud-est de la ville de Mons.
La période néolithique (du 5ème siècle à la première moitié du 3ème siècle avant l’ère chrétienne) était une période intensive d’extraction de silex. Différentes techniques sont utilisées, la méthode la plus caractéristique et spectaculaire consistait à creuser des puits. Ces puits pouvaient avoir un diamètre de 0,8 à 1,20 m et atteindre une profondeur de 16 m. Durant le Néolithique l’homme a également creusé des couloirs de l’ordre de 2 mètres de long sous les couches de silex. Ils découpaient le silex à l’aide d’une technique spéciale, connue comme « extraction à la rupture ». Des blocs étaient excavés dans leur intégralité, en conservant au centre un petit mur en craie. Ensuite, des supports en bois étaient installés et le mur démoli pour que la couche supérieure s’effondre sous son propre poids et se divise en plusieurs blocs.
Il y aura jusqu’à 5000 puits dans la zone connue sous le nom « Petit Spiennes » (14 ha). Les puits et les tunnels ont été refermés avec des débris de forage à la suite des progrès de l’exploitation minière. Ces fosses étaient reliées à des ateliers de coupe, ce qui explique les nombreuses pièces de silex qui figurent encore sur le site, et dont l’appellation de cette partie est dérivée : Camp à Cayaux (champs de pierres). La production consistait en la réalisation de haches pour l’abattage des arbres et de longues lames transformées en faucilles, grattoirs ou couteaux. La standardisation de la production reflète le haut niveau technique atteint par les tailleurs de pierre à Spiennes. En plus de la production de masse de haches et de couteaux, une large gamme d’autres objets étaient fabriqués sur le site: ciseaux, burins, racloirs, des outils de forage et même des pics utilisés pour l’extraction de la pierre.
A la fin de l’âge du bronze le site a été abandonné. Les anciennes cartes montrent comment la région a été convertie à l’agriculture ou la mise en jachère car l’abondance de silex rendait la zone impropre à la culture. Aujourd’hui, la plupart du site est dédicacé à l’agriculture.
Au 19e siècle, l’extraction de silex a repris, surtout à la surface, pour la fabrication de fusils. Le silex a également été utilisé comme matière première pour la production de grès fin. Cette exploitation a été de courte durée et n’a impacté que quelques endroits du site (moins de 100m²).
Ce sont les déchets trouvés sur le site qui ont suggéré à Albert Trim qu’il y avait autrefois un atelier de haches en silex situé à cet endroit. Au cours de travaux d’excavation pour la construction du chemin de fer en 1867, 25 puits ont été découverts, conduisant finalement à la découverte du site minier. Ce fut la première découverte du genre. D’autres ont suivi dans toute l’Europe et l’Amérique.
Il existe deux grandes périodes de fouilles sur le site. Les premières fouilles (1912-14-) ont mis à jour des puits de 16 mètres de profondeur. La deuxième fouille a commencé en 1953 et se poursuit encore aujourd’hui, ce qui permet d’acquérir des connaissances sur la région. Une base scientifique a été construite sur le haut de la mine pour protéger le site.
Seulement une petite partie du site a été fouillé et examiné. La Wallonie espère que cette excavation va maintenir sa valeur scientifique et être considérée comme une découverte archéologique.
L’accès au site est limité: on peut accéder à la mine que de façon sporadique et il n’y a pas d’explication claire au public pour mettre en évidence l’importance et la richesse de ce site exceptionnel. Pour remédier à ce problème, un centre pour visiteur va être établi. Il sera construit sur le site et permettra après l’achèvement à un nombre limité de visiteurs de faire connaissance avec le vécu des archéologues et d’imaginer les conditions de travail prévalant durant la période Néolithique.