Un regard sur notre patrimoine : Les Marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse

Histoire

Les Marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse sont un élément majeur de l’identité culturelle de cette région en Wallonie, située entre la Sambre et la Meuse. Elles trouvent leur origine au Moyen-Âge, dans des processions religieuses dédiées à des saints locaux et accompagnées d’escortes armées. Ces compagnies d’archers et d’arbalétriers, appelées « serments », étaient les ancêtres des marcheurs.

© Yves Rouyet

Au cours des siècles, ces escortes armées ont évolué au gré des innovations techniques et des changements sociopolitiques. On voit ainsi apparaître des milices urbaines qui, comme les serments, escortaient les processions religieuses. Avec le temps, elles ont laissé place à des groupes plus populaires : « Les Jeunesses ». Ces groupements ont perpétué les traditions en conservant l’aspect militaire des escortes et en les équipant d’uniformes et d’armes à feu. L’édit de Joseph II en 1786 et la Révolution française mettent fin aux processions et aux escortes armées. Mais elles reprennent en 1802 après le Concordat signé entre Napoléon Bonaparte et le pape Pie VII. Ce concordat autorise à nouveau la pratique du culte et donc les processions qui y sont liées.

Les Marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse aujourd’hui

Au fil du temps, ces processions religieuses ont pris un caractère folklorique, sans pour autant que le caractère religieux ne s’efface complétement. Les Marches regroupent un ensemble de pratiques et de traditions qui se sont perpétuées au fil des époques, notamment par la transmission de valeurs, de savoirs musicaux et de savoir-faire artisanaux, avec les couturiers et fabricants de tambours et de fifres.

Ce patrimoine joue un rôle important pour l’identité culturelle et la cohésion sociale de la région. Des villes et villages tout entiers participent à ces évènements.

On dénombre plus de quatre-vingts marches. Quinze d’entre-elles étaient reconnues en tant que Chef-d’œuvre du Patrimoine oral et immatériel de la Fédération Wallonie-Bruxelles. En 2012, ces quinze marches ont été inscrites sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Découvrez les quinze marches reconnues par l’Unesco comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité

Acoz (Gerpinnes) : marche Saint-Roch et Saint-Frégo

Biesmerée (Mettet) : marche Saint-Pierre

Florennes : marche Saints-Pierre-et-Paul

Fosses-la-Ville : marche Saint-Feuillen

Gerpinnes : marche Sainte-Rolende

Ham-sur-Heure (Ham-sur-Heure-Nalinnes) : marche Saint-Roch

Jumet (Charleroi) : Tour de la Madeleine

Laneffe (Walcourt) : marche Saint-Éloi

Morialmé (Florennes) : marche Saint-Pierre

Silenrieux (Cerfontaine) : marche Sainte-Anne

Tarcienne (Walcourt) : marche Saint-Fiacre

Thuin : marche Saint-Roch

Thy-le-Château (Walcourt) : marche Saints-Pierre-et-Paul

Villers-Deux-Églises (Cerfontaine) : marche Saint-Pierre

Walcourt : marche de la Trinité

Pour en savoir plus, consultez le site internet de l’Entre Sambre et Meuse