La sous-commission « Culture et Patrimoine » se réunit de manière régulière depuis octobre 2008 sous la présidence de Monsieur Jean-Pierre Nossent et depuis 2011 de Madame Nicole Gesché-Koning. Sa nouvelle présidente, depuis février 2023, est Madame Manuela Valentino.
Les problématiques traitées par la sous-commission au départ alignées sur celles de l’UNESCO autour des principales Conventions adoptées par l’Organisation, sont aussi établies en fonction de l’actualité et des préoccupations de ses membres, telles les relations avec l’Afrique, les droits culturels, le trafic illicite des biens culturels, la protection et la promotion de la diversité culturelle, la reconnaissance et la conservation du patrimoine culturel, matériel et immatériel, … .
Elle a entamé ses travaux avec l’organisation, en novembre 2010, d’une Journée d’étude sur la problématique de la Convention UNIDROIT sur les biens culturels volés ou illicitement exportés (1995). La Belgique a mis pas moins de 39 ans pour figurer enfin parmi les 141 Etats ayant ratifié la Convention de 1970 de l’UNESCO concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels. Et à l’heure actuelle, il n’existe toujours pas de loi de transposition en droit interne des dispositions de cet instrument.
La Convention d’UNIDROIT sur les biens culturels volés ou illicitement exportés de 1995, qui contient, elle, des dispositions plus contraignantes, n’a toujours pas été ratifiée par la Belgique.
Cette manifestation fût un succès, ayant rassemblé un public de décideurs politiques, de parlementaires, d’expert-e-s et de professionnel.le.s directement concerné.e.s (Chambres d’antiquaires, marchands, collectionneurs, …).
En mars 2012 a été organisée en collaboration avec la sous-commission « Communication et Information » et la sous-commission « Education », une journée d’étude sur le thème « Accès libre au savoir à quel prix ? » au cours de laquelle fut débattu avec Monsieur Janis Karklins, Sous-Directeur général pour la communication et l’information de l’UNESCO, des questions entourant la valorisation du secteur de l’information et du numérique et les ressources éducatives libres.
L’année 2013 a vu l’organisation à Kinshasa, avec la Commission de la RDC pour l’UNESCO, d’une Table ronde sur la place du patrimoine culturel matériel et immatériel de la République démocratique du Congo sur les Listes du Patrimoine mondial de l’UNESCO à l’issue de laquelle fut lancé l’« Appel de Kinshasa » pour la sauvegarde et la valorisation du Patrimoine culturel matériel et immatériel de la RDC.
A la suite de cet événement, des Actes furent publiés par la Commission belge francophone et germanophone pour l’UNESCO. Une présentation des travaux conjoints des deux commissions fut faite à la 1ère Conférence mondiale des Humanités, co-organisée par l’UNESCO et le Conseil international de la philosophie et des sciences humaines (CIPSH) et tenue à Liège, en août 2017.
Trois ans furent, en effet, nécessaires pour rassembler les textes et effectuer un important travail d’édition, dépassant le format habituel d’une simple compilation pour entamer une réflexion plus globale sur l’importance du patrimoine culturel matériel et immatériel non seulement en RDC, mais également au niveau du continent africain.
Cet ouvrage se veut une référence sur la voie d’une meilleure appréhension des différentes facettes des politiques patrimoniales menées ou à mener en Afrique sub-saharienne.
La sous-commission participe également avec la sous-commission Éducation au Concours « PAIX » associant France Télévisions et l’UNESCO (projet de sensibilisation à la culture de la Paix et à la non-violence par les jeunes générations auprès des jeunes générations) en tant que membre du jury pour la Belgique et en désignant un président qui participera à la sélection finale au niveau international.
La sous-commission a également pris l’initiative de l’organisation de plusieurs autres manifestations importantes.
A l’occasion de la remise officielle à l’Association des Carillonneurs flamands et à l’Association campanaire wallonne des certificats d’inscription de la culture du carillon au Registre des « Meilleures pratiques de sauvegarde du patrimoine immatériel » de l’UNESCO, fut organisé à Bruxelles, en septembre 2015, avec la Commission flamande pour l’UNESCO, un grand événement comprenant des concerts, celui du carillon ambulant de Douai depuis le Mont des Arts, mais aussi celui des 49 cloches de la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule.
Dans le prolongement de cette manifestation, la Commission aura apporté son concours à la journée de sensibilisation au rôle du carillon dans l’animation des communautés locales, organisée au Parlement fédéral, le 22 avril 2016. Ayant rassemblé un nombreux public, cette initiative aura permis de mettre en exergue les menaces qui peuvent peser sur la pratique du carillon.
Ainsi également, se tint à Bruxelles (ULB), en novembre 2016, une Journée d’étude sur le thème « Trafic illicite des biens culturels, source de financement du terrorisme et des groupes armés ».
Le but de cette initiative était de tenter d’établir un état de la situation basé sur des données concrètes et objectives et de contrer les manifestations récurrentes de « Belgium bashing » tendant à faire apparaître la Belgique comme une des plaques-tournantes du trafic illicite des biens culturels.
La journée fût un succès, ayant rassemblé quelque 150 personnes issues de divers horizons, monde politique, presse, chercheurs, responsables du patrimoine, étudiants.
Y auront pris la parole, des représentants du Conseil de Sécurité des Nations Unies, de l’UNESCO, de l’Organisation mondiale des Douanes, de l’Union européenne, du Conseil de l’Europe, mais également du Conseil international des musées (ICOM).
Une table ronde fut également consacrée aux pistes développées sur les plans de la recherche, de l’information criminelle et de l’application des lois, notamment dans le contexte belge, avec des représentants des Douanes et Accises, de la Police judiciaire, de l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (OCAM) et de la Cellule du Traitement de l’Information Financière.
Faisant suite à cette journée, eurent lieu les auditions du Président de la Commission et de membres de la sous-commission par la Commission des affaires communautaires du Sénat.
Toujours dans le prolongement de la réflexion entamée autour de la question du trafic illicite des biens culturels, Mr Edouard Planche, Secrétaire de la Convention de l’UNESCO de 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels, a été invité à présenter, le 1er juin 2017, aux Musées royaux d’Art et d’Histoire du Cinquantenaire, à Bruxelles, le Code international de déontologie pour les négociants en biens culturels de l’UNESCO, adopté en 1999.
La sous-commission fut également partie prenante à la remise officielle du certificat de l’UNESCO attestant de l’inscription de la culture belge de la bière sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité, organisée à l’Hôtel de Ville de Bruxelles, le 19 mai 2017. A noter que cette candidature avait été portée par la Communauté germanophone.
Il convient aussi de mentionner l’organisation à Binche, au Musée international du Carnaval et du Masque de Binche, le 25 novembre 2019, d’une après-midi de débat autour de la question des limites à la liberté d’expression dans un contexte carnavalesque ou de traditions folkloriques. Ceci, dans le contexte des polémiques nées au lendemain du défilé de chars du carnaval d’Alost, jugés antisémites, ou encore à la lumière de la remise en cause du personnage iconique de la Ducasse d’Ath, le « Sauvage ».
En 2020, et malgré le contexte lié à la pandémie de Covid-19, une activité remarquable aura pu être mises sur pied, en présentiel et en partenariat avec ICOM Belgique/Wallonie-Bruxelles, une Journée d’étude sur la question de la restitution des biens culturels intitulée : « Le Rapport Savoy – Sarr, un modèle pour la Belgique ? », rapport présenté à cette occasion par Mme Bénédicte Savoy elle-même, à l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique. Quelques 150 participant.e.s y auront assisté. Les Actes de cette journée ont fait l’objet d’un numéro spécial de la revue La Vie des Musées, disponible gratuitement sur simple demande.
En décembre de la même année, dans le cadre de la célébration du 15ème anniversaire de la Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles et du 40ème anniversaire de la Recommandation de l’UNESCO relative à la condition de l’artiste, et dans le prolongement du lancement par l’UNESCO de l’Initiative RésiliArt, la sous-commission aura également tenu un débat en ligne sur le rôle et la situation des industries créatives en période de Covid-19 et la question du statut de l’artiste.
Cet événement fut plus particulièrement axé sur la question du statut de l’artiste, déjà précaire en temps ordinaire, mais plus encore affecté par la crise sanitaire.
Une centaines de participant.e.s, notre Ministre de la Culture, Bénédicte Linard, une représentante de l’UNESCO, Mme Laurence Mayer-Robitaille, des juristes, des artistes bien sûr, des acteurs de terrain des arts de la scène, mais aussi du secteur du Livre, de la musique, de l’architecture, … ont témoigné et débattu du contexte actuel en abordant des questions liées à la résilience et la durabilité du secteur culturel (les contraintes auxquelles les artistes sont confrontés en raison des mesures de confinement, les conséquences financières actuelles et futures de cette crise, les mesures qui pourraient être mises en place par les gouvernements, voire le secteur privé, pour soutenir les artistes pendant et après cette crise, les politiques et les modèles de financement du secteur culturel qui pourraient le rendre plus résistant en temps de crise, etc …).
En octobre 2021, fut organisée à l’Abbaye de Stavelot, une Journée d’étude sur le thème « La cancel culture face aux stéréotypes, à la mémoire nécessaire et à la liberté d’expression : l’exemple des dessins de presse » qui aura permis de recueillir sur ce sujet sensible les points de vue de représentants de l’UNESCO, du monde académique, de la société civile et des dessinateurs de presse, confrontés à la censure, voire l’auto-censure, comme Pierre Kroll, Plantu, Cécile Bertrand, Antonio, Willis from Tunis.
Contact : Manuela Valentino : manuela.valentino@ville.mons.be