Le concept de « science ouverte » renvoie à une volonté de mettre la science à disposition de tous, et ce, dans toutes ses dimensions.
Cela vise d’abord l’accès le plus large possible aux résultats de la science, par la facilitation de l’accès aux grandes revues scientifiques via leur publication en ligne en « open access », l’accès aux banques de données, la libre circulation de l’information, les encouragements à la vulgarisation scientifique, … tout cela y participe, même si cela n’est pas sans ambiguïté.
On entend également la « science ouverte » comme la mise au service de tous des résultats de la science, ce qui implique une participation de la société civile aux processus décisionnels portant sur la mise en œuvre des innovations technologiques.
La « science ouverte », enfin, entend ouvrir le processus de création scientifique aux acteurs qui en sont traditionnellement exclus et prône le dialogue ouvert avec les autres systèmes de connaissance. Dans une perspective de dialogue interculturel, la rencontre des savoirs traditionnels et de la démarche scientifique est encouragée dans le respect des dynamiques explicatives propres à chaque discipline.
Considérant que ces questions visent toutes productions scientifiques, qu’elles émargent au secteur public ou au secteur privé, on perçoit dès lors que c’est l’ensemble des rapports science-société qui est concerné. La science et l’évolution technologique qui l’accompagne modifient profondément nos modes de vie individuels et collectifs. La régulation d’un tel processus se fait par l’interaction complexe des lois du marché, des orientations prises par les sociétés scientifiques et l’organisation étatique de la recherche. La perspective d’une science ouverte appelle à une plus grande transparence de l’information, et à la mise en œuvre de procédures qui inscrivent les décisions en matière d’orientation de la recherche et en matière d’innovation technologique dans des dynamiques plus collectives d’interaction avec la société.
La prise en considération de l’ensemble de ces paramètres, à l’issue d’une vaste consultation menée à l’échelle mondiale, nourrie tant par les contributions de ses Etats membres que par les réflexions de la société civile et des milieux académiques, s’est récemment traduite, en novembre 2021, par l’adoption par l’UNESCO d’une Recommandation sur la science ouverte, soit un cadre universel pour les politiques et les pratiques de la science ouverte. La Recommandation énonce une définition et reprend des valeurs, des principes et des normes partagés pour la science ouverte à l’échelle internationale. Cet instrument, non contraignant, propose un ensemble d’actions favorisant une mise en place juste et équitable de la science ouverte pour tous.