Sciences Exactes et Naturelles

Le programme Mémoire du monde : l’importance du patrimoine documentaire

Publié le 28/02/2024

Créé en 1992, le programme Mémoire du monde de l’UNESCO a pour mission de préserver la « Mémoire collective » et de garantir son accessibilité via les archives et les bibliothèques. C’est en 2014 que le comité Mémoire du Monde belge francophone et germanophone voit le jour. Depuis 10 ans maintenant, il veille sur le patrimoine de notre pays et encourage les candidatures au registre universel du programme Mémoire du Monde.

Le programme Mémoire du Monde

Depuis maintenant plus de 30 ans, le programme Mémoire du monde œuvre pour préserver le patrimoine documentaire mondial. Dans un souci d’universalité et de diversité, ce patrimoine, à titre d’héritage exceptionnel de l’humanité, est librement accessible à tous et toutes.

Trois objectifs sont donc définis par l’UNESCO :

  • “Faciliter la conservation du patrimoine documentaire mondial ;
  • aider à assurer un accès universel au patrimoine documentaire ;
  • mieux faire prendre conscience, partout dans le monde, de l’existence et de l’intérêt du patrimoine documentaire.” (Source: UNESCO MoW)

Le patrimoine documentaire constitue un pilier majeur de la mémoire collective à préserver et transmettre aux générations futures.

Peu importe le format, que ce soit des manuscrits, des journaux, des médias numériques… Ils jouent un rôle crucial dans le renforcement de la cohésion sociale et dans la compréhension de nos héritages patrimoniaux.

Pour commémorer l’inscription du Buljo jikji simcha yojeol, le plus ancien livre connu au monde réalisé avec une impression métallique mobile, la République de Corée, depuis 2004,  récompense les personnes ou les institutions qui ont apporté une contribution significative à la préservation et à l’accessibilité du patrimoine documentaire. Le prix JIKJI est doté d’un montant de 30 000 USD.

La richesse documentaire en Belgique 

La Belgique a créé ses comités pour le programme Mémoire du Monde au milieu des années 2010 (2013 pour le Comité flamand, 2014 pour le Comité francophone et germanophone, 2015 pour le Comité national). Tout comme dans le cadre du programme global, ces comités œuvrent à la préservation et à la conservation des documents uniques et remarquables pour l’histoire universelle.

Le territoire belge dénombre au total 7 inscriptions au Registre Mémoire du Monde, réparties en 4 inscriptions pour la partie flamande et 3 inscriptions pour la partie francophone et germanophone du pays. Les inscriptions concernées par notre Commission sont :

  • Les archives des Conseils internationaux de physique et de chimie Solvay (1910-1962). Ces témoins des découvertes et avancées majeures réalisées au début du XXe siècle lors des Conseils Solvay sont déposés à l’Université Libre de Bruxelles.
  • La Corvina (Bibliotheca Corviniana) : pendant la Renaissance, c’est la plus grande collection de livres en Europe après celle du Vatican. À l’heure actuelle, on dénombre 216 ouvrages comme ayant fait partie de la Corvina, certains d’entre eux que la KBR conserve. 
  • Répertoire bibliographique universel : c’est le premier catalogue universel de livres, réalisé en Belgique par l’Institut International de Bibliographie en 1895. Il est considéré à l’heure actuelle comme le premier modèle de moteur de recherche.

Plus que jamais, l’importance de préserver

Préserver les sources écrites et numériques de notre civilisation est fondamental pour l’évolution de nos sociétés. À l’heure actuelle, certaines bibliothèques renfermant des trésors font face à des menaces et spéculations commerciales. C’est pourquoi, il importe de prendre des mesures de préservation et de sauvegarde. La protection des bibliothèques et des archives requiert une vigilance constante depuis les salles de conservation, salles de lecture aux plateformes virtuelles de consultation. Les menaces sont variées et requiert des plans de sauvegarde que ce soit contre le vol, les inondations ou les incendies par exemple. 

Les vols récents au sein de bibliothèques en Europe, soulèvent à nouveau toutes les problématiques liées aux trafics illicites dans le monde. Cette question est l’une des priorités de la Commission belge francophone et germanophone. Il est impératif de mettre en place des politiques et des stratégies pour empêcher ces pratiques.

L’IRPA, Institut royal du Patrimoine artistique, est une institution fédérale qui prend soin du patrimoine, découvrez ses missions. En plus de ses missions et de son implication dans la recherche et la conservation, l’IRPA a mis en place un plan de sauvegarde suite au patrimoine sinistré lors des inondations de l’été 2021 en Belgique. Suite à ces événements une stratégie est également proposée par l’Institut pour se “préparer collectivement aux défis à venir”. 

Consultez notre autre publication sur le sujet : Trafic illicite de biens culturels – UNESCO