Culture

Irrigation traditionnelle à Cierreux – Patrimoine culturel immatériel de l’Humanité 

Publié le 01/03/2024

« L’irrigation traditionnelle : connaissance, technique et organisation », est maintenant inscrite en tant que patrimoine culturel immatériel de l’Humanité par l’UNESCO. Par une candidature multinationale commune, l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Suisse rendent cette tradition visible internationalement. 

Abissage – Irrigation traditionnelle des prairies en Ardenne belge

L’abissage, en tant que technique d’irrigation agricole, consiste à dévier un cours d’eau à l’aide de rigoles, canaux, créés spécifiquement dans le but d’irriguer des prairies. Afin d’assurer l’efficacité de cette méthode, une grande connaissance géologique et météorologique est nécessaire. Dans la réalisation de cette méthode, de nombreux acteurs et actrices sont donc impliqués : les propriétaires fonciers, les agriculteurs, mais aussi des coopératives, des autorités locales, des scientifiques, etc.

En Belgique, il existe deux sites où ce savoir-faire est pratiqué : à Lommel (Province du Limbourg – Flandre) et à Cierreux (Province du Luxembourg – Wallonie)

Préserver les savoirs locaux

Utilisée depuis le Moyen Âge dans notre pays, cette tradition multiséculaire s’est raréfiée au début du XXe siècle. À titre d’exemple, le site de Cierreux, construit à la fin du XIXe siècle, a été abandonné après la Première Guerre mondiale. Ce sont des passionnés qui, en 2011, ont permis la réhabilitation du canal et de la pratique.

C’est notamment cette dimension sociale, et culturelle qui a motivé les 7 pays (Allemagne, Autriche, Belgique, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Suisse) à déposer leur candidature auprès de l’UNESCO.

L’irrigation traditionnelle et le développement durable

Cette méthode traditionnelle, pratiquée depuis des centaines d’années, permet également de lutter contre les effets du changement climatique. Par exemple, elle peut prévenir les inondations  mais aussi lutter contre la sécheresse et avoir un impact positif sur la biodiversité.

C’est notamment ce que remarque Pierre Luxen, ingénieur agronome, sur le site de Cierreux :

“Elle permet également d’avoir une biodiversité floristique importante(…) Il y a une symbiose qui se fait non seulement avec la végétation mais également avec la faune, la petite faune, avec toute une série de champignons, d’insectes qui ont leur cycle de vie et qui permettent ainsi de se maintenir et de se multiplier

Pierre Luxen pour Culture FW-B