Culture

Art de la construction en pierre sèche : la Belgique candidate

Publié le 10/04/2023

L’art de la construction en pierre sèche : savoirs et techniques est inscrit sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité depuis 2018, à l’initiative conjointe de plusieurs pays. Ce 29 mars 2023, la Belgique a officiellement demandé à l’Unesco de se joindre à l’inscription multinationale. L’annonce de la décision de l’Unesco est prévue pour fin 2024.

L’art de la construction en pierre sèche est un savoir-faire ancestral qui se transmet de génération en génération. La technique consiste en l’assemblage de pierres sans utiliser de mortier ou autre matériau liant. Elle est principalement utilisée en milieu rural pour l’édification de murs de clôture (pour délimiter des parcelles agricoles) et de murs de soutènement (pour maintenir les terres d’un talus le long de sentiers ou soutenir les berges d’un cours d’eau). La stabilité des structures est assurée par un choix et un placement minutieux des pierres.

En Wallonie, la technique de la pierre sèche existe depuis le Néolithique. Les fouilles archéologiques ont mis en évidence des preuves de son utilisation et de sa transmission au fil des époques : sépultures préhistoriques (sites de Wéris et de Lamsoul, Rochefort), fortifications datant de l’Âge du Fer (Cheslé de Bérismenil, La Roche-en-Ardenne), berges (bassin de la villa de Mageroy, Habay) et digues (Grognon, Namur) de l’époque gallo-romaine. À l’époque mérovingienne, la maçonnerie en pierre sèche était utilisée pour bâtir des caveaux et des murets de séparation dans certains cimetières (Enclos de Matagne, Ohey). La pratique s’est intensifiée entre le XVIIe siècle et la première moitié du XXe siècle. Elle a façonné le paysage rural avec la construction de murs de soutènement ou encore la canalisation de l’eau vers les moulins.

L’usage de cette pratique s’est raréfié au cours du XXᵉ siècle (à cause des évolutions techniques ou par désintérêt). Elle connait aujourd’hui une revitalisation prometteuse. Plusieurs associations wallonnes (“Crêtes à cayaux” (Hainaut), “Sètches Pires” (Ardenne), “Murays” d’Houffalize) sont parvenues à recréer le lien entre citoyens et artisans. Des initiatives ont ainsi émergé afin de sensibiliser le public.

Plus d’informations sur le Portail officiel de la culture en Fédération Wallonie-Bruxelles.

© Yves Rouyet